GUIDE OENOGRAPHILIQUE

L'ART ET LE VIN : ETIQUETTES MOUTON ROTHSCHILD



XX ième SIECLE 1967 à 1977

CÉSAR 1967
César Baldaccini, dit César (1921-1998), originaire de Marseille, s’installe à Paris en 1943. « Le marbre de Carrare était trop cher, la veille ferraille traînait partout », dit-il à cette époque, justifiant son attirance pour ces rebuts métalliques, qu’il saura, nouvel alchimiste, transformer en objets d’art.En 1960, il inaugure ses fameuses « compressions » de voitures, puis d’objets divers ; en 1966, il se tourne vers des matériaux plus malléables avec ses moulages en plastique et ses célèbres « expansions » en polyuréthane qui font de son œuvre l’emblème de notre modernité.Trombones, épingles, écrous : avec humour, sa composition pour l’étiquette de 1967 convoque, elle aussi, autour de Mouton Rothschild, des artefacts de notre temps

BONA 1968
Artiste d’origine italienne, Bona Tibertelli (1926-2000) épouse en 1950 André Pieyre de Mandiargues qui lui fait découvrir les milieux surréalistes et l’avant-garde intellectuelle parisienne. Son talent s’épanouit alors dans des œuvres d’inspiration fantastique : racines de mandragore en forme de coquillages monstrueux… Sa fidélité au surréalisme la conduit à pratiquer la « décalcomanie ». A partir de 1958, au Mexique, son art évolue vers l’abstraction et l’utilisation de nouveaux matériaux : ciment, stuc, gravier. Elle trouve sa pleine originalité dans un genre que le cubisme avait illustré : le collage.On pourra comparer sa luxuriance « bélière », pour l’étiquette de Mouton Rothschild 1968, avec celle de Léonor Fini pour 1952.

JUAN MIRÓ 1969
D’origine catalane, Joan Miró, (1893-1984) arrive à Paris en 1919. Il sera bientôt introduit par André Masson dans le groupe surréaliste, où Breton l’accueillera avec enthousiasme. C’est vers 1924 qu’il invente son univers violemment coloré, composé d’objets-signes, serpents, parasites aux pseudopodes inquiétant, mais il porte aussi en eux l’innocence et la fantaisie de dessins d’enfants. Toute l’œuvre de Miró repose sur cette ambiguïté fondamentale : ces larves, tournoyant autour de cercles matrices, sont-elle la transposition d’un fantasme œdipien, ou bien ne faut-il y voir qu’exubérance joyeuse face à la grisaille du monde ?Ecrasé par un énorme grain de raisin rouge sang, son dessin pour Mouton Rothschild 1969 comporte dans son coin gauche, non sans humour, un « salut aux couleurs », le bleu et jaune de la famille de Rothschild.

MARC CHAGALL 1970
Dessinateur, graveur, peintre et sculpteur, Marc Chagall (1887-1985) naît en Russie dans une famille juive très pratiquante. Sa carrière le conduit à Paris, le ramène en Russie puis de nouveau à Paris jusqu’aux années de guerre qu’il passe aux Etats-Unis, pour revenir en France par la suite. Sa peinture, synthèse entre la tradition juive et la culture russe, propose un univers aérien, à la fois symbolique et figuratif. S’y inscrivent les grandes étapes de la vie humaine, perçues par un regard qui, de l’enfance, a gardé la fraîcheur, le sens des couleurs vives et le goût des animaux familiers.Plutôt que le vin, c’est le fruit vivant de la vigne, picoré par une grive ou offert par une mère à son enfant, que Chagall choisit de nous apporter ici l’étiquette de Mouton Rothschild 1970.

WASSILY KANDINSKY 1971
Peintre d’origine russe, naturalisé allemand puis français, Vassili Kandinsky (1866-1944) a joué un rôle essentiel dans la genèse et l’essor de l’art abstrait. Au début de sa carrière, sa peinture ne se dégage pas encore des modèles de l’époque, impressionnisme, fauvisme, alors que sa réflexion théorique, elle, progresse jusqu’à l’interrogation fondamentale de 1908 : « Je sus expressément que les objets nuisaient à la peinture, un abîme effrayant s’ouvrait sous mes pas : qu’est ce qui doit remplacer l’objet ? « C’est en 1910, à Munich, que Kandinsky réalise ce qui restera pour l’histoire de l’art la première aquarelle abstraite.

SERGE POLIAKOFF 1972
Né à Moscou, Serge Poliakoff (1900-1969) est contraint par la Révolution russe de quitter son pays en 1919. Après des séjours en Turquie et dans différentes villes d’Europe, il s’installe à Paris en 1923, où il se lie avec Kandinsky, puis avec Robert et Sonia Delaunay dont il suit les recherches sur la couleur.Il est ainsi conduit à l’art non figuratif, s’imposant dès 1945 par un style très personnel, fondé sur la juxtaposition chromatique. Procédant par assemblages rigoureux – quasi architecturaux – de plages de couleur en forme de polygones asymétriques, la peinture de Poliakoff accueille aussi bien les contrastes de couleurs violentes que le rapprochement de tonalités voisines, orangé et rouge, vert et bleu. Ce langage pictural, d’une grande austérité formelle, gagne cependant de l’intensité par le travail sur la matière qui suscite de surprenants effets de profondeur.Equilibre, couleur, fermeté : son œuvre pour l’étiquette de Mouton Rothschild 1972 a toutes les qualités d’un grand vin.

PABLO PICASSO 1973
Il conviendrait de traiter un art aussi actuel que celui de Picasso d’une manière absolument directe, franche, spontanée, naïve… Il faudrait donc, en tout cas, ne pas le monter sur un socle comme cette horreur funèbre qu’on appelle « un grand homme », lui qui témoigne avant tout d’une vitalité et d’une mobilité à jamais rebelles à ce qu’on les emprisonne dans les lignes mortes d’une statue.
Parmi les grossières erreurs qui ont été propagées sur le compte de Picasso, celle qui vient au premier plan est celle qui tend à le confondre avec les surréalistes. Or, dans la plupart de ses tableaux, le sujet est presque toujours tout à fait terre-à-terre, jamais emprunté au monde fumeux du rêve, ni susceptible d’être converti en symbole, c’est à dire aucunement surréaliste. Des membres humains, des objets humains, situés dans une ambiance humaine, voilà ce qu’en définitive on trouve chez Picasso.

ROBERT MOTHERWELL 1974
Peintre américain, Robert Motherwell (1915-1991) acquiert d’abord une formation philosophique avant de se tourner vers la peinture. Au cours des années 40, après une brève période surréaliste, il s’oriente vers l’expressionnisme abstrait et expose en compagnie de Rothko et de Pollock.
Son activité picturale est inséparable d’une recherche intellectuelle qui conduit ce « peintre philosophe » à publier, en 1948, une monographie sur Max Ernst et à diriger, jusqu’en 1952, les “Documents of Modern Art”, recueils de peintures, dessins et documents dadaïstes. Son art, qui atteint alors sa pleine maturité, se caractérise par le retour obsédant de formes noires, massives et inquiétantes, balançant entre l’abstraction et la calligraphie.Parfaite illustration de la peinture de Mortherwell, son œuvre pour l’étiquette de Mouton Rothschild 1974 permet d’apprécier toute la puissance créatrice de l’une des figures les plus importantes de l’Ecole de New-York.

ANDY WARHOL 1975
Né à Philadelphie (U.S.A), Andy Warhol (1930-1987) débute comme dessinateur publicitaire. Devenu l’un des chefs de file du Pop Art, qu’il définit lui-même comme « l’art de rendre original le banal », il expose en 1962 sa célèbre série de bouteille de Coca-Cola reproduite en sérigraphie puis, de la même façon, les boîtes de soupe Campbell et de tomate Heinz. Par la suite, il soumettra au même traitement des vedettes du « star-system » : Marilyn Monroe, Liz Taylor ou Jackie Kennedy.
Warhol tourne ainsi en dérision la société de consommation, en l’attaquant à travers ses mythes les plus communément respectés : objets manufacturés mais qui, sur la toile, ne contiennent plus que du vide, visages célèbres mais figés dans des poses de magazines qui les transforment, à leur tour, en objets. Le peintre lui-même n’échappe pas à cette destruction symbolique : maquillé, édulcoré, il devient objet dans sa personne même et, comble de l’ironie, donne à son atelier le nom d’usine (« The Factory »), peuplée d’une faune marginale, antithèse absolue de l’honnête travailleur américain.



PIERRE SOULAGES 1976
Peintre français né en 1919 à Rodez, Pierre Soulages découvre vers 1937 la peinture de Cézanne et de Picasso.A partir de 1946, son art s’oriente résolument vers l’abstrait. Il s’impose d’emblée au public par la force et la rigueur d’un langage neuf : de longues coulées croisées de couleur sombre s’opposent à la violence lyrique d’un acte pictural qui s’exprime par le choix des instruments employés :  râteaux, spatules, brosses de toutes sortes…Ses toiles utilisent presque exclusivement une non-couleur : le noir, mais cette monochromie devient parfois celle du marron ou du bleu de cobalt, comme dans sa peinture pour le millésime 1976.Soulages, de surcroît, s’est plu à y inscrire, dans des teintes en camaïeu, les initiales de Mouton Rothschild.

HOMMAGE À LA REINE MÈRE D'ANGLETERRE 1977
A l’invitation du baron Philippe de Rothschild, Sa Majesté La Reine Mère Elizabeth a passé trois jours à Mouton à l’occasion d’une visite officielle à Bordeaux en Avril 1977. Pour commémorer cette visite et lui rendre hommage, le baron Philippe, avec son autorisation, lui a dédicacé l’étiquette de Mouton Rothschild 1977.Pour l’étiquette Mouton Rothschild 1978, Riopelle avait composé deux projets entre lesquels le choix se révéla impossible : ils furent donc utilisés tous les deux pour chaque moitié de la récolte.

 

 

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